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Le Secrétariat Exécutif du Mouvement Républicain (MR) a suivi avec beaucoup d’indignation les sorties hasardeuses des Directeurs Généraux des sociétés Énergie Électrique du Congo et la Congolaise des eaux relatives aux coupures intempestives de l’électricité et à la pénurie d’eau dans les grandes villes du pays en cette période festive de fin d’année 2023.
En effet, depuis un moment, le peuple congolais vit dans un certain désarroi dû à ces deux sociétés qui vendent leurs services aux Congolais. Outre la mauvaise qualité des services vendus, l’on remarque également une recrudescence des délestages et une pénurie spectaculaire de l’eau dans les foyers et ménages congolais.
Cependant, il sied de noter que le service public de l’électricité assuré par l’Énergie Électrique du Congo est très défaillant. Car cette compagnie brille par une incompétence notoire et d’une irresponsabilité inouïe. Ainsi, en élargissant notre réflexion, la responsabilité de cette descente aux enfers et de ce chaos chronique reviendrait de façon directe au gouvernement congolais.
Bien entendu, depuis l’accession à l’indépendance, le 15 Août 1960, aucun gouvernement congolais n’a réellement pu résoudre ce problème crucial de la vie des populations. Pire encore, depuis 1997, avec le retour du régime actuel aux affaires, la situation ne s’est toujours pas améliorée malgré le fait d’avoir injecté plusieurs centaines de milliards de FCFA dans la production de l’électricité.
D’ailleurs ces milliards de FCFA détournés de leurs objectifs initiaux n’ont malheureusement servi qu’à aboutir à des résultats médiocres et insignifiants.
Par conséquent, plusieurs interrogations légitimes circulent dans la bouche des citoyens congolais, entre autres :
- À en croire les propos du Directeur Général de l’Énergie Électrique du Congo, comment expliquer la dépendance énergétique de la République du Congo vis-à-vis de la République Démocratique du Congo, dès lors que l’on connait les difficultés que rencontre ce pays à assurer les besoins domestiques en matière d’électricité pour ses propres citoyens, dans la mesure où il n’y aurait là-bas que 20% d’électrification en zone urbaine et 10% en zone rurale ?
- Comment un pays comme la République du Congo, si riche et avec un potentiel hydraulique hors du commun peut-il, après 63 ans d’indépendance, être incapable d’assurer l’autonomie d’énergie dans un pays qui n’a besoin que de 2.000 Mégawatts pour ses besoins ?
- 63 ans après les indépendances, l’on nous évoque encore des arguments farfelus comme quoi « le réseau électrique de la République du Congo est linéaire et non bouclé comme le veulent les normes ». À qui la faute alors ? Du peuple peut-être ?
- Toujours d’après le Directeur Général de l’Énergie Électrique du Congo : « l’une des raisons justifiant les coupures intempestives d’électricité serait l’urbanisation accélérée des grandes villes du pays. Il estime enfin que seule la construction du barrage de Sounda serait une piste de solution ». Que des paroles en l’air. Car depuis combien d’années le « projet Sounda » est dans les tiroirs de la présidence de la République du Congo ?
Au contraire, le Secrétariat Exécutif du Mouvement Républicain (MR) estime qu’il s’agit là encore des propos enrichis d’une incompétence notoire. Puisque les dirigeants sérieux et soucieux du développement de leur pays font des projections sur l’avenir, travaillent de concert avec toutes les entités concernées (urbanisme, énergies, travaux publics, …), produisent des statistiques qui sont rendues publiques.
Par ailleurs, le constat est le même voire pire pour la Congolaise des eaux. Il sied de rappeler que les Congolais paient leurs factures d’eau de façon forfaitaire et donc le service doit être régulier pour permettre l’équilibre entre le service vendu et la facture payée. Malheureusement, force est de constater que cette compagnie éprouve des lacunes récurrentes et chroniques en termes de distribution d’eau. Outre son incapacité à suivre le rythme démographique et l’extension des grandes villes, elle peine depuis l’époque de la SNDE, à respecter le contrat avec ses clients.
- Ne dit-on pas que l’eau c’est la vie ? L’eau étant la vie, on peut donc déduire qu’en République du Congo il n’y a pas de vie pour le peuple.
En règle universelle, personne ne peut vivre sans eau. L’eau est nécessaire à toutes les formes de vie connues. Si l’humain peut survivre sans nourriture pendant plusieurs jours, il n’est pas possible de vivre sans eau quelques jours. Car le corps humain ne peut pas fonctionner correctement sans elle et finira donc par s’arrêter complètement s’il ne reçoit pas un approvisionnement.
- Comment expliquer qu’en République du Congo, l’un des pays les plus arrosés au monde, l’on manque de l’eau potable ?
Toutefois, le Secrétariat Exécutif du Mouvement Républicain (MR) note qu’il ne s’agit plus ici d’une question d’incompétence, mais que l’on parlerait plutôt d’une volonté de nuire à la population.
- Quelle est la situation dans les hôpitaux sans eau ? Dans les maternités ? Dans les orphelinats ? Dans les quartiers et autres ?
- Comment peut-on réduire un peuple à l’indignation, au déshonneur, à l’impuissance, à la résignation et finalement à la mort mentale ou physique ?
D’après le Directeur Général de la Congolaise des Eaux, « la pénurie en eau serait due à l’absence d’un produit indispensable au traitement des eaux ». Car selon lui, « les produits seraient à Pointe-Noire en instance d’acheminement vers Brazzaville, il faudrait donc attendre 4 à 5 jours pour espérer une amélioration ».
De même, ce justificatif en lui-même témoigne l’impuissance et l’inorganisation de cette société.
- Ainsi, l’on se demande si cette compagnie ne sait pas que gouverner c’est prévoir. La République du Congo est-elle en guerre ?
- Pourquoi cette pénurie n’intervient qu’en cette période des fêtes de fin d’année.
- La notion de la « gestion des stocks » n’est-elle pas appliquée dans cette société ?
- Cette société donne-t-elle de l’eau gratuitement aux Congolais ?
- Comment compenser ce manquement du liquide précieux et vital à la vie aux factures qui sont et seront inéluctablement distribuées aux consommateurs ?
En somme, le Secrétariat Exécutif du Mouvement Républicain (MR) conclue que les arguments évoqués par les deux Directeurs Généraux ne sont qu’une fuite en avant, car le problème est ailleurs.
Le gouvernement congolais a failli dans sa mission, celle qui consiste à assurer le bien-être de la population. D’autant plus que le régime actuel est dans l’incapacité depuis 26 ans de façon ininterrompue, de donner de l’électricité et de l’eau à une population de moins de 6 millions d’âmes, dans un pays qui regorge tout ce qui fait le bonheur des autres peuples.
En guise de conclusion, le Secrétariat Exécutif du Mouvement Républicain (MR) recommande aux organisations qui défendent les droits des consommateurs de se constituer en partie civile afin de :
- porter plainte devant les tribunaux nationaux, à ces deux sociétés pour « manquement grave à leurs obligations », « atteinte morale et à la santé des populations » en cette période des fêtes de fin d’année.
- exiger l’annulation des factures d’eau et d’électricité des mois de Novembre et Décembre 2023 pour toute la population concernée.
En définitive, le Secrétariat Exécutif du Mouvement Républicain (MR) invite le gouvernement congolais à :
- mettre réellement en vigueur la « Loi n° 14-2003 du 10 Avril 2003 portant code de l’électricité » qui consacre la libéralisation du secteur et la fin du monopole de la société publique. Car cette loi est claire et sa mise en œuvre de façon directe permettrait à des sociétés concurrentes d’opérer dans ce secteur clé, tout en instaurant une concurrence loyale conforme aux usages du commerce et au service de la population, dans le respect des droits des autres acteurs économiques.
- investir pleinement dans les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolienne pour le grand bonheur des grands défenseurs de l’écologie et pour la santé de tous.
La partie ou la mort nous vaincrons !!!
Que Dieu bénisse la République du Congo.
Fait à Brazzaville, le 28 Décembre 2023
Le Secrétariat Exécutif,
